Un camion de location, devenu un camping-car : une autre trouvaille dans la rue

[Par Marcia Milner-Brage à Cedar Falls, Iowa, USA]

J'ai découvert un autre camping-car* - ou, comme l'appellent les Britanniques, une caravane - dans les ruelles de mon quartier de Cedar Falls, dans l'Iowa. Il s'agissait d'un travail sur mesure. A Camion de location Penske transformée avec amour en maison de vacances sur roues par son créateur méticuleux et ingénieux. Lorsque je suis tombé dessus pour la première fois, c'était au tout début du printemps, aucune couleur de bourgeon d'arbre ou d'herbe verdoyante n'avait égayé la grisaille hivernale. Le camion jaune était comme un phare de l'été encore lointain.

Le camping-car bien rangé en juxtaposition avec le garage délabré, la brouette rouillée et la cour non entretenue de la propriété voisine m'ont incité à faire le premier croquis. Alors que je me tenais là, la propriétaire du terrain situé de l'autre côté du camping-car (très bien entretenu, d'ailleurs) est venue voir ce que je faisais. Elle a vu que je ne faisais que dessiner. D'un ton plutôt déçu et exaspéré, elle m'a dit : "Je pensais que vous étiez l'inspecteur. Je pensais que vous preniez des notes. Je ne sais pas combien de fois nous avons appelé la ville pour lui dire que le propriétaire de cette location la négligeait".

Ainsi, en dessinant l'emblème de l'endroit où je vis, je me suis retrouvé au beau milieu du grand problème auquel sont confrontés tous les propriétaires d'habitations : l'érosion de la qualité de notre vieux quartier et la baisse de la valeur des propriétés qui en résulte parce que de plus en plus de maisons sont achetées par des marchands de sommeil qui ne font que le minimum pour s'occuper d'elles.

Une semaine plus tard, je suis retournée faire le pastel à la cire. L'herbe verdissait, les bourgeons montraient un halo de vert nouveau dans les arbres au-dessus des toits. J'ai commencé par un sous-dessin au graphite hydrosoluble appliqué au pinceau.

Le propriétaire du camping-car est sorti pour donner un petit coup de neuf à sa fierté et à sa joie. Je l'ai interpellé : "C'est vous qui avez fait la conversion ?"

"Bien sûr". Il arrête de s'essuyer. "Je l'ai eu pour pas cher. Il y a un grand lit là-dedans. Des toilettes, un évier, une cuisinière et un réfrigérateur. Et l'air conditionné."

"Il y a de la place pour se tenir debout ? Il rit et secoue la tête. J'avais peut-être posé une question irrévérencieuse. Il a repris son polissage. J'ai repris mon dessin.

* pour voir l'article précédent sur un autre campeur de renom, allez à ICI.