Le voyage en Ouzbékistan commence au sud de la mer d'Aral, dans l'ancienne ville de la région de Korasmia. Khiva possède un petit mais précieux centre-ville historique fait de boue, de dômes turquoise et de minarets. Le sommet des murs qui entourent la ville est probablement le meilleur point d'observation pour dessiner la ville, qui se réchauffe au coucher du soleil.
Le voyage reprend en direction de la ville de Boukhara. 450 km de désert de steppe séparent les deux villes. Nous décidons de parcourir la distance à bord d'un train de l'ère soviétique peuplé de femmes voilées. babouchkas qui voyagent avec nous pendant 8 heures sans climatisation. Derrière la fenêtre, le paysage désertique ne laisse aucun répit, aucune trace de ville ou de village. C'est le désert du Kyzil Kum, l'étendue de steppe qui relie trois pays : L'Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Turkménistan.
A Boukhara, les dômes vert émeraude scintillent au soleil, les hauts portails des madrasas sont décorés de mosaïques bleues et de versets coraniques. Leur symétrie les rend lourds et légers à la fois.
Enfin, nous arrivons dans l'une des villes les plus importantes de la route de la soie, dont le nom même est un conte de fées : Samarcande. Le bazar Siob, la mosquée Bibi Khanum dédiée à l'épouse préférée de Tamerlan, l'immense place du Registan : Samarcande ne laisse au visiteur que l'embarras du choix en matière d'inspiration picturale.
Je découvre un lien curieux entre la ville de Samarcande et la pratique de l'aquarelle. Le papier a été inventé en Chine il y a plus de deux mille ans et était fabriqué à partir de fibres de mûrier et de bambou. Peu après, les artisans de Samarcande ont découvert un moyen de fabriquer du papier encore plus fin à partir de fibres de coton. La ville a longtemps été le principal exportateur de ce papier de haute qualité vers l'Occident, le long des anciennes routes des caravanes. J'aime à penser qu'en peignant à l'aquarelle sur mes draps de coton, je rends un peu hommage à cette ancienne ville et à ses artisans.